Retour sombre et sobre d'une des voix les plus troublantes d'Amérique. En rupture de groupe (American Music Club) après quinze ans de succès d'estime et un album légendaire (Mercury), Mark Eitzel sort un disque solo (le dixième) qui lui vaut d'ajouter un (nouveau) trophée à son tableau de succès d'estime. Entièrement enregistré à Londres et produit par Bernard Butler (Suede), qui joue lui même de la guitare et du clavier sur le disque. Dans les années 60, Mark Eitzel aurait été riche et célèbre. Ce type chante pour une époque où le jeunisme et l'adult-rock n'existent pas. Ce qui est beau et triste chez lui : cette façon de gravir une échelle qui mène au paradis des chanteurs, cette faculté à ajouter des couleurs, a élever des chansons taillées pour la radio mais qui pourtant n'y passeront surement pas.
