Ils se battirent l'un contre l'autre, aÌ€ la trancheÌüe de Calonne, et furent blesseÌüs le meÌéme jour. Ces deux hommes, si jeunes, veÌücurent le meÌéme conflit, l'un germanophile, l'autre francophile, l'un et l'autre amoureux des lettres et du pays ennemi ; ils montreÌ€rent une inconcevable ardeur au combat, tueÌ€rent de leurs mains, et virent mourir. Ils devinrent deux immenses eÌücrivains sous les bombes et dans l'horreur, par l'horreur ; ils racontent les meÌémes choses, les meÌémes lieux et la meÌéme sanie, et pourtant ne disent pas la meÌéme guerre. Le Français, Maurice Genevoix, parle de chaque homme qui tombe, l'Allemand, Ernst Junger eÌüvoque les soldats, l'armeÌüe, la nation. Pourquoi cette guerre ? Leur lecture croiseÌüe, cent ans apreÌ€s, donne un eÌüclairage extraordinaire sur le premier conflit mondial. Interrogeant pour la premieÌ€re fois les deux plus grands eÌücrivains du conflit, Bernard Maris s'approche d'un double mysteÌ€re : celui de l'acharnement des combats, et de la singulariteÌü de nos deux nations, la française et l'allemande. Il nous porte, avec Genevoix et Junger, aÌ€ la hauteur de cette Guerre dite "Grande" ; et ils portent la meÌümoire des soldats jusqu'aÌ€ la pitieÌü sans laquelle, depuis HomeÌ€re, la guerre ne peut exister.